Ma démarche est empirique et philosophique.

La nature est mon modèle, ma matière, mon maître.
C’est en explorant ses richesses, en dénichant ses possibilités, en sublimant ses foisonnements que mon travail avance.
Creusant dans le sol pour trouver l’argile, me soumettant à ses lois physique et harmonique, observant la pierre, l’arbre, la feuille où le petit matin, mes pièces naissent et prennent vie dans le four à bois, ventre rond, four ami, complice, enseignant.
Là encore, la flamme est souveraine, et je ne suis qu’un instrument.
Je ne suis que des mains, un esprit, un œil qui synthétise et concrétise l’âme et la beauté innée de l’état sauvage.
Hommage aux réalités brutes et subtiles du monde qui nous nourrit, délivrance sacrée du geste et du mouvement enfin actés, créer est une profession de foi, une goutte d’eau qui tombe et résonne dans l’abyme, un état primitif et noble, alliance de l’homme et de son monde, qui nous renverse autant qu’il nous libère.
Le travail s’effectue par le jeu des matières entre elles : qualité des argiles, des minéraux, de l’eau, du bois, du feu, du temps qu’il fait, de la lune, de l’énergie des cuiseurs…
Créer est un tout qui n’admet pas l’omission de l’une de ces parties.
Je travaille dans des fours anagama, fours à bois d’origine asiatique, que les anciens creusaient dans les collines ;  ce sont des fours à flammes directes, construit pour capter la cendre du bois de cuisson qui ira colorer les pièces, fera parler les terres et livrera les identités des argile