Le Renard est passé me voir hier soir : son cri a vagi dans la nuit : Il était rauque pour un cri de renard, gros Renard mâle, renard enroué, (est ce que les renards peuvent choper ce foutu…) vieux renard qui faisait sa tournée… Il m’a dit : tu as bien fait de suivre les Sentiers Perdus que personne n’ose emprunter, d’exercer ton Œil à voir à travers les Nuits, de ne jamais manger festin, et de bénir les ordures que l’on t’a jetées. Tu as bien fait de te dissimuler dans les fourrés pour que tout le monde t’oublie, et de faire le mort pour sauver ta vie. Ah ! Tu t’es peut-être encore un peu trop montré, et les gens de ton pays en ont profité pour te chasser et te traiter d’infamie, malade, puant et plein de tiques. Tu as bien fait de te méfier du Coyote, du Chat et de la grosse Hyène qui rôde et veut être la reine. Leurs paroles sont caprices et tromperies. Tu as bien fait de refuser leurs invitations, leurs bacchanales sont poudre aux yeux et illusions. Tu as bien fait de garder très près de toi l’Ours, qui sait rentrer en lui-même, le Blaireau, carnassier mais fidèle, la Belette qui courent partout arranger la forêt et la Louve, qui ne pensent qu’à protéger ces petits. La Biche est venue souvent te voir, elle t’accompagnera encore où tu iras. Tu as bien fait de ne t’accrocher à rien et de tout accueillir pourtant. De prendre ton temps avec chaque destin, de suspendre le temps. D’accueillir bonheur et malheur avec le même sourire. D’apprendre à garder bien cacher les secrets du Sens. Le cri a cessé. Il m’a demandé une poule, j’ai dit prends les toutes. La pluie s’est mise à tomber sur les tôles du toit, le chat est rentré. La pluie s’est arrêtée.
Promiscuité du Soleil Levant Par l’Aube on apprend le Clair-Limpide Par l’Aube on apprend le Chemin Naissant Le Feu guide le Poète Ivre.
Promiscuité du Firmament Des nouvelles des Astres Ils vous guident sans faillir Le Feu brûle et parle Il dit : Regarde, je te délivre. Va, marchant vers le Soleil Levant Il nous guide sans faillir.
Par dessus les horreurs des Miasmes J’étendrais mes Deux Ailes, Myriam, Pour que mon Cœur comprenne encore les Astres Pour que le Feu me guide encore et sans faillir.
Par dessus j’étendrais mes Deux Ailes Vastes Le Souffle me guide, je ne peux pas faillir, Par dessus, et diminue l’horrible miasme Rétréci, minuscule, une poussière fragile Le Vent Souffle, la poussière faiblit, Par dessus le Ciel est Large et Limpide Le Firmament guide le Poète Ivre.